Portrait de Béatrice Thibaut par Marlène Louisor
Lorsque je rencontre Béatrice que je connaissais déjà un peu, pour l’avoir croisé à deux ou trois reprises, je découvre une femme de 46 ans, débordant d’énergie, au flot très rapide, trop presque, une jeune femme enthousiaste, pétillante, une acharnée du travail, au demeurant bien dans sa peau.
Originaire du Pas de Calais où elle a grandi, elle rejoint la région parisienne en 1997.
Dernière d’une fratrie de deux sœurs et un frère, elle a perdu son père, décédé il y a 10 ans, mais a toujours sa maman. Mère de deux garçons, Maxence 19 ans et Aurélien 15 ans, qui la perçoivent comme une combattante, séparée de son mari depuis deux ans, elle vit actuellement dans le département de l’Essonne avec ses deux chihuahuas et ses fils.
Plus jeune, elle débute par des études artistiques, bac A3 Arts Plastiques. Au départ, elle souhaite devenir styliste et en 3ème, elle rêve de faire de la publicité un peu comme à la télévision. D’ailleurs, petite anecdote, quand elle ouvre la toute première fois, le classeur du C.D.I. à la page « communication des entreprises », elle ne comprend absolument rien et le referme aussitôt !
Dessinant beaucoup de vêtements à l’époque, elle poursuit ses études sur Paris en Arts Appliqués – ce qui lui vaut de quitter ses parents, sa famille – pour se retrouver seule dans la capitale. Une véritable aventure pour elle !
Très vite, elle comprend que ça ne lui correspond pas, dans l’optique de devenir Prof à la Fac, elle décroche sa maitrise en histoire de l’Art. Mais là encore, l’ennui la gagne, la sédentarité ne lui convient pas, elle change de nouveau d’orientation.
Elle revient finalement à ses premières amours, la publicité et poursuit avec un D.E.S.S. en communication globale pendant une année. Elle obtient son diplôme en 2001, l’année de son mariage.
Elle rejoint alors un Syndicat d’Expert-comptable, une petite structure de douze personnes dans laquelle, elle occupera successivement deux postes. Pleinement consciente qu’elle n’y restera pas toute sa vie, elle en tirera néanmoins beaucoup d’enseignements dans différents domaines.
Elle se cherche encore, tombe enceinte de son premier enfant et devient femme au foyer durant deux années pendant lesquelles, elle comprend que le métier de maman à temps plein, n’est pas une mince affaire !
Elle persuade son mari, tout juste licencié, de monter son cabinet d’Expert-Comptable et travaille bénévolement pour lui de la maison où elle mettra tout en place : l’administratif, la communication, la relation client, les factures, les devis etc.
À la suite de son deuxième enfant, elle se remet en cause, commence à se poser des questions sur son avenir. Elle comprend instantanément que son vœu le plus cher est de devenir indépendante et de pratiquer une activité professionnelle, cette fois-ci rémunérée. C’est un ami avec lequel elle travaillait déjà sur les réseaux, qui la persuade de se lancer à son compte dans le domaine de la communication.
Contre toute attente, c’est finalement le décès de son papa qui a lutté pendant des années contre la maladie, qui va être l’élément déclencheur pour elle. Elle décide de se prendre en main, de se battre pour réussir, ne serait-ce que, pour que son père soit fier d’elle, même de là où il est.
Et quand elle en parle, l’émotion est palpable car Béatrice est une personne de cœur, généreuse et sensible qui cache sa fragilité, sa vulnérabilité derrière un humour décapant et un sourire toujours présent.
À 36 ans, elle devient Chef d’Entreprise, ouvre sa société de communication « BtoCom » et s’installe en avril dernier dans son bureau à Ris-Orangis. Elle apprend son métier dans les livres et tire les enseignements de ses anciens emplois successifs puis obtient ses premiers clients via les réseaux, à force de détermination, de volonté et de travail.
Elle embauche une alternante pour l’aider dans son activité, alternante qu’elle espère pouvoir recruter après son stage.
Avant de se lancer, elle avait déjà créé en amont, un groupe sur Facebook « Entreprises 91 » le premier groupe essonnien qui rassemblait différentes entreprises dans le but d’échanger et de mettre en commun des idées…jusqu’au jour où, lui vient l’idée d’organiser des repas d’affaires afin de se rencontrer non plus virtuellement mais physiquement. À l’époque, c’est déjà une idée innovante, annonciatrice de ce qu’elle propose aujourd’hui.
Elle met également son énergie au service d’une Association « Développement et partage » dont elle occupe bénévolement le poste de Secrétaire-Trésorière puis Présidente pendant six ans.
En mars dernier, elle rejoint par conviction la C.P.M.E. 91 (confédération des petites et moyennes entreprises) pour laquelle elle devient Vice-Présidente. Elle est également membre active du B.N.I. Montgeron depuis maintenant un an.
Son envie de réunir les personnes, d’organiser des évènements pour leur permettre de se rencontrer est telle qu’elle ne peut se résoudre à lever le pied car c’est avant tout ce qu’elle apprécie, le contact, les rencontres, et les échanges.
Elle avoue ne pas pratiquer de sport par manque d’envie même si, plus jeune elle a fait du volley pendant six ans, mais sourit à l’idée d’avoir inscrit dans son agenda des créneaux pour pouvoir éventuellement en faire… un jour…
Pour cette épicurienne qui aime particulièrement chanter, s’amuser, faire la fête avec ses amis, bien manger – ce qui lui vaut d’ailleurs ses kilos superflus – mais aussi regarder les films d’ados et de Noël… elle réussit, malgré son emploi du temps chargé, à conserver du temps pour ses deux fils et ses amis.
Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, car Béatrice, c’est avant tout cette grande timide qui a su vaincre ses démons pour gagner en assurance et confiance en elle et est capable aujourd’hui, de s’exprimer avec aisance, devant une assemblée.
Et lorsque je lui demande si elle a des regrets ou des remords, elle répond sans hésiter que non, car tout ce qu’elle a connu, de bon comme de moins bon, lui ont permis de devenir qui elle est… tout a sa raison d’être.
Elle s’accepte telle qu’elle est et même si elle ne ressent aucune fierté aux vues de ce qu’elle a accompli professionnellement parlant, elle se sent désormais légitime dans ce qu’elle propose et s’autorise à réussir.
Son rêve, si tant est qu’elle arrive à se projeter si loin : habiter dans une grande maison proche de la mer pour recevoir ses enfants et ses amis mais aussi, écrire un jour un livre et prendre des cours de chant uniquement pour le plaisir de chanter.
Vous l’avez compris, Béatrice est une jeune femme simple avec des rêves simples, et je le dis sans aucune connotation négative, bien au contraire, qui admet ne pas être encore totalement épanouie mais elle est sur le bon chemin et on ne peut que l’encourager à persévérer pour réaliser ses rêves…
Écrit par Marlène Louisor, Écrivaine, Biographe à « Des Mots pour une Vie »
Crédit photo : Studio Olivier Desaleux
